textes : Michel Beretti
avec : Liza Blanchard, Mehdi Djaadi, Sophie Engel, Cyril Fragnière, Héléna Sadowy
mise en scène Simone Audemars
scénographie Roland Deville
lumières et régie générale : Dorian Nahoun
Dans son article « Guerre » du Dictionnaire philosophique, Voltaire tente d’introduire un peu de raison dans la déraison, en posant la question paradoxale d’un « Droit du meurtre ». « Maladie du corps politique » pour Diderot, la guerre doit laisser la place pour l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau et Kant à la Paix perpétuelle…
1914. Tandis que les discours patriotiques inondent l’Europe, prélude à une déflagration mondiale, quelques intellectuels et artistes refusent la guerre : poètes ( Pierre-Jean Jouve), écrivains (Romain Rolland, Stefan Zweig), peintres (Frans Masereel) ou révolutionnaires (Lénine), ils joignent la musique à la parole. Tandis qu’à Genève, Walter Serner organise un bal dadaïste, un « Cabaret Voltaire » est fondé en 1916 à Zürich et devient le centre symbolique de la fronde.
Vingt ans après, le bruit des bottes résonne. Le pacifisme est-il encore de saison ? En musiciens, en artistes, en poètes, les comédiens et chanteurs du Cabaret Voltaire reviennent sur les enjeux d’un fléau qui dure encore et toujours…
Ce rappel ne figure ici que parce que la metteure en scène Simone Audemars, les comédiens, toute l'équipe se sont efforcés de tirer le maximum de cette écriture scénique hasardeuse. J'ai échoué. Dans ce matériau hétérogène, le grand écart était trop grand entre les Philosophes du 18e siècle que j'avais beaucoup pratiqués dans des spectacles précédents et les Dadaïstes qui entendaient faire table rase de tout, y compris des pacifistes. Le Cabaret Voltaire, pris dans l'apocalypse universelle mais abrité dans l'oeil du cyclone (la Suisse), fut fermé six mois plus tard pour tapage nocturne. Lénine y vint, paraît-il, un soir...
production Compagnie FOR
création le 21 février 2014 au Théâtre du Châtelard, Ferney-Voltaire